Face à la recrudescence des cas de coqueluche en France depuis le début de l’année 2024, les autorités sanitaires recommandent des mesures accrues pour protéger les nourrissons, particulièrement vulnérables. La Haute Autorité de Santé (HAS) préconise un rappel vaccinal renforcé pour toute personne en contact étroit avec des nouveau-nés et des enfants de moins de six mois.
Pourquoi la coqueluche est-elle une menace sérieuse ?
Une infection bactérienne hautement contagieuse
La coqueluche est une infection respiratoire bactérienne qui se transmet par voie aérienne. Cette maladie peut être particulièrement grave, voire mortelle, chez les nourrissons et les jeunes enfants qui ne sont pas encore complètement protégés par leurs propres vaccinations.
L’augmentation récente des cas
Depuis le début de l’année 2024, la France connaît une hausse significative des infections à coqueluche, accompagnée de plusieurs décès tragiques parmi les plus jeunes. À ce jour, au moins 17 décès ont été recensés, dont 12 concernaient des nourrissons âgés de deux mois ou moins.
Les recommandations de la HAS pour une protection accrue
La stratégie de cocooning
Pour renforcer la protection des nourrissons, la HAS recommande une stratégie dite de « cocooning ». Cela consiste à administrer une dose de vaccin contre la coqueluche à toutes les personnes en contact rapproché avec un nouveau-né, surtout si leur dernière injection remonte à plus de cinq ans.
- Vaccination obligatoire des nourrissons à 2 et 4 mois, avec un rappel à 11 mois.
- Vaccination des femmes enceintes à partir du deuxième trimestre.
- Rappel vaccinal pour les proches contacts si la dernière injection date de plus de cinq ans.
Étendre la vaccination aux adultes
Outre les proches des nourrissons, cette recommandation inclut également les professionnels de santé, les assistantes maternelles et toute personne ayant des contacts fréquents avec les jeunes enfants. Une revaccination est conseillée tous les cinq ans afin de maintenir une protection efficace.
Mesures complémentaires pour limiter la propagation
Port du masque
En plus de la vaccination, il est fortement recommandé de porter un masque lors de contacts avec des individus vulnérables comme les bébés, ainsi que dans les espaces confinés, pour réduire le risque de transmission de la coqueluche.
Prévention des infections respiratoires
Des mesures d’hygiène strictes, telles que le lavage fréquent des mains et la limitation des contacts lorsque l’on présente des symptômes respiratoires, contribuent également à prévenir la propagation de la coqueluche et d’autres infections respiratoires.
La prise de conscience et l’acceptation vaccinale
Obstacles à la couverture vaccinale
Malgré les recommandations, la couverture vaccinale chez les futures mamans reste inférieure à 20%. Un effort accru de sensibilisation et d’information est nécessaire pour augmenter cette couverture et mieux protéger les nourrissons dès leur naissance.
Les effets secondaires bien tolérés
Les études montrent que les vaccins contre la coqueluche sont généralement bien tolérés, avec des effets secondaires mineurs souvent observés lors de l’administration répétée tous les cinq ans, ou même plus fréquemment.
La résurgence de la coqueluche en France appelle à des mesures de prévention robustes pour protéger les nourrissons, qui sont les plus exposés aux formes graves de la maladie. En plus de la vaccination obligatoirement recommandée dès le jeune âge, la HAS insiste sur l’importance des rappels vaccinaux pour les adultes en contact étroit avec ces jeunes enfants. Le renforcement du cocooning et des autres précautions sanitaires sont essentiels pour endiguer cette épidémie préoccupante.